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L'Or à Saint-Amand-Montrond

 

12 rue des vieilles prisons

 

1888 : Charles et Auguste Moricault possèdent à Montargis (Loiret) une fabrique de bijoux, bagues, colliers et chaînes). Tous les ouvriers, parisiens pour la plupart, menacent de quitter le travail.

Les deux frères décident donc de monter une fabrique dans un coin tranquille offrant toutes les garanties de discrétion et de sécurité. En juin 1888 Charles Moricault visite Saint-Amand-Montrond sur les conseils d'une de ses employées originaire de Meillant.

 

     

Une maison à louer dans la rue des vieilles prisons : deux grandes salles basses de plafond au premier étage trois pièces : il n'en fallait pas plus en 1888 pour installer une fabrique de bijoux.

 

C'est ainsi que le 12 de la rue des vieilles prisons abritera désormais le premier atelier de bijouterie de Saint-Amand-Montrond. La main d'oeuvre locale est formée par les meilleurs ouvriers parisiens.
 


Les locaux, la main d'oeuvre, les bancs à tirer, les fours, les laminoirs....tout est prêt et quelques semaines seulement après la promenade de Charles Moricault à Saint-Amand-Montrond, l'usine Moricault entre en activité.


 


 

La Coterelle

 

L’usine Moricault sera par la suite transférée route de Montluçon et surnommée La Coterelle.
Cette usine embaucha de nombreux ouvriers et forma des milliers de bijoutiers. La plupart des bijoutiers Saint-Amandois y firent d’ailleurs leur apprentissage (les « Dizier », les « Bardary », les « Paimbault »...).
Ils trouvent en Saint-Amand-Montrond un havre de paix, mais aussi un lieu non loin de Paris par chemin de fer, ce qui permet de faire transiter plus facilement l’Or, depuis la capitale.

 


 

Les frères Moricault moururent durant la 1ère Guerre Mondiale et la fabrique fut revendue à trois cadres : Julie Sappey, Emile Mercier et Marcel Richefeu. Quelques années plus tard, Henri Pégeron devint directeur et SMR devint Sappey et Richefeu. Puis l’usine fut reprise par Henri Cottenot, patron dont les gens se souviennent encore aujourd’hui.
En 1966, l’usine s’appelle donc Sappey-Cottenot et Compagnie, et se situe 11 avenue du Maréchal Foch.
L’usine a définitivement fermé ses portes le 4 octobre 1996.
C’est un endroit qui aura marqué la ville, ainsi que sa région, et qui devint une figure de légende.

Mais la bijouterie à Saint-Amand-Montrond ne se résume pas à la Coterelle. Après l’installation des frères Moricault, la ville vit se multiplier les ateliers de bijouterie, et devint une sorte de capitale de l’Or.

 

Les ateliers Dupré Bardary

 

 

En 1919, Louis Bardary s’associe avec Dupré, afin de monter une fabrique de bijouterie au bord de la Marmande, endroit très convoité par les bijoutiers de l’époque car on pouvait déverser ses résidus dans l’eau courante. Les ateliers D.B. font concurrence à la Coterelle et attirent les ouvriers. Mais en 1926, l’usine ferme (on peut encore découvrir  les locaux Impasse Alabergère).

 
 

Durant l’entre deux-guerres, trois bijoutiers s’installent à Saint-Amand-Montrond : les établissements Julien Paimbault, fils d’un ouvrier de chez Moricault ; la bijouterie Renard Rue Ernest Mallard, lui aussi ancien de la Coterelle ; et Louis Moncany, qui s’installe en 1923, dont l’activité connait des hauts et des bas, mais qui finit par faire fortune.


 

 

L’après-guerre fut une période glorieuse

 

notamment pour la bijouterie Saint-Amandoise : tous les matins, la Cotterelle fondait 7 à 8 kilos d’Or. Ce fut  le plein emploi, on emportait du travail à la maison et on se rendait à l’usine le dimanche.


 

Mais tout cela se termine dans les années 1979-1980, quand l’Or atteint des sommets incroyables. Suite aux crises économiques des années 1970, le cours de l’Or grimpe en flèche, les petites fabriques ferment, les grandes licencient, se restructurent ou sont rachetées.
En 1979, les salariés sont 123 à la Coterelle, l’année d’après, ils ne sont plus que 63.

 
 

Le milieu des années 1970, marque la fin de l’âge d’Or


Les dernières belles années de travail de l’Or en Boischaut virent tout de même fleurir plusieurs ateliers :

Charles Murat en 1970,

Léon Martin en 1973

et Brasier en 1974,

qui trouvent tous à Saint Amand-Montrond un lieu tranquille et une main d’œuvre compétente.

 

Après les années 1980, la crise économique a laissé des traces et de grandes entreprises ont disparu, ou ont été rachetées puis délaissées.


 

Aujourd’hui

            Aujourd'hui encore quelques entreprises et ateliers de bijoutiers fabricants produisent à Saint-Amand-Montrond  :

 

Carmafix,

KCP,

L’Atelier Montdor,

Horlogerie Sulka

L’atelier Seconde Nature, Cité de l’Or,  

L’Atelier You Custom, Cité de l’Or,

Franck Daumin, Hôtel d’entreprises,  

Elessar Bijouterie


 

La spécialité Saint-Amandoise, fut longtemps le palmier en maille creuse, dont vous pourrez découvrir tous les secrets de fabrication lors de la visite du Musée de l’Or.


               


Source : Histoire de la bijouterie à Saint Amand Montrond (Cher) – Pierre Mezinski